Je crée un univers qui commence par la naissance de la vie sur terre.
J’ai inventé ma propre mythologie, racontant à ma façon la création de la vie sur terre, la première cellule, la transformation, la métamorphose en être humain, en animal ou en insecte. J’imagine tous les détours que la vie a du prendre avant de trouver la forme qui est la notre et de la vie qui nous entoure.
Pour cela je crée des êtres qui sortent de mon inconscient et que j’ai nommé « des Humano inconscients » je veux créer chez le spectateur qui regarde mon travail, une réflexion sur le monde d’aujourd’hui, en lui montrant la vie qui me touche, les choses qui me choquent, qui m’amusent, qui me terrifient, ou au contraire qui me font aimer la vie.
Lui montrer l’humanité dans toute sa force et sa fragilité
le début
Au début il n’y a rien.
Juste de l’eau en bas, en haut, de l’eau partout, de l’eau agitée.
Géantes liquides qui se fracassent les unes contre les autres.
Des vents violents, chargés de feu.
Aucune vie à la surface, pourtant dans les fonds sombres de cette eau, le miracle débute .
La vie est bercée par les flots
Comme dans le ventre d’une mère.
Fossile, coquille, mémoire de la vie d’avant
L’escargot, bien caché tout au fond de sa coquille, peut dormir à l’abri de la folie du monde.
Quand l’eau vient laver ses peurs, il ressort, tout est calme.
Désir de sortir, de voir ce qui se cache plus haut, plus loin, ailleurs..
Respirer.
Première inspiration de l’enfant qui naît
Toucher l’invisible, l’air
Quand on ne connaît que l’eau ce doit être étrange de toucher l’air
Sortir comme l’enfant du ventre de sa mère
Quitter tout, partir
Vivre loin pour commencer à vivre.
C’est de là que l’on vient
Le voyage a été long
Que sont devenu les rivages sauvages
L’eau berce la folie des hommes
L’air suffoquant ouvre les rayons mortels
Et pourtant tout avait si bien commencé
Canopée
Monter encore, toujours plus haut, pour toucher le bout du monde
Ciel du soir où la lumière s’embrase
Bleu, tout est bleu, les couleurs se couvrent de nuit
La coquille se pare de ses joyaux, pour imiter la nature
Le fruit en haut de l’arbre qui jamais ne tombe
Il faut aller le chercher et prendre des risques
Mais l’odeur du fruit chaud est bien trop appétissante.
Cocon sec où se cache la naissance des ailes
Branches fragiles et instables
Feuillages secrets où l’on peu se camoufler
Les bras se tendent
Pour aller plus haut il faudrait des ailes
Mais je reste là, planté au sol.
Accroché
Gravir l’arbre de vie
La généalogie de l’espèce
Pour capturer les derniers rayons du soleil
Et sentir la chaleur enivrer mes sens
Avant que les couleurs ne disparaissent
La rencontre
Les branches étaient dépourvus de feuilles
Mais il y a longtemps
Les feuilles n’avaient pas de branches
Mais comment tenaient-elles?
La terre n’était que cailloux, eau et cailloux
Le sol n’avait pas encore sa douce pelure brune
Pas grand-chose devant
Ni dernière
L’ennui
La peur
L’envie
Ou la solitude peut-être
L’homme branche s’arracha du sol
Pour aller où?
Devant
Plus loin
Là-bas à l’horizon
Des touffes vertes
Qui ondulent
Ondulent nonchalantes dans le vent
Vertes, Bleues ,jaunes
Alors il se mit en route
Pour voir
Toucher de ces branches les touffes
Et là le choc
L’amour fut immédiat
les branches s’entremêlèrent aux feuilles
Elles rougirent
Alors l’enfant apparut
De ses branches naquirent de petites feuilles
Et à l’ombre de celles de sa mère
Il s’abreuvait de son lait
C’est depuis ce jour là
Que les feuilles partent elles aussi
Mais avant elles rougeoient
pour se souvenir une dernière fois
Du bonheur d’être aimé
Alors elles s’abandonnent
emportées par le vent
elles aussi voyagent
Elles partent sur le dos d’une brise
Pour se faire languir
Désirer
Attendre...